RE: [-empyre-] Is Modernity our Antiquity? -abriefhistoricaldivertissement



Aliette, all,

For the sake of the discussion i think my answer here needs to be a bit
radical and as clear and short as it can get. Ceci n'est pas un response
mais une place de réference.[De inconsistentie hier beduidt geen tegenspraak
maar een kruising van lijnen]. So, with some channels open, here's a bit of
a 4 pointed crystalmobiuspine coming over:

1. Deleuze's critique concerns the very same concept of entropy as the one
you refer to. As such it contains no contradiction to scientific
achievements that i know of, that would substantially undermine its
validness. For a _critical_ account of this lesser known aspect of his
philosophy i refer again to Pearson's book.

2. i cannot agree with any position, not even 'à peu près' because positions
don't agree with me. I can only notice similarities in movement. This is not
just some escapist play with language, the statement implicates the core of
what i consider as my authorship. I don't think there's anything
identifyable as modern/avant-gardist present in my concept of authorship,
but i'm convinced / i hope i can contribute to a discussion of those terms
and their (ir)relevance today from its movement (de l'unité d'un mouvement
en train de se faire)nonetheless.

3. i read: "Concevoir un projet sans compter son temps de mise en oeuvre
comme facteur 
d'entropie, ne peut pas mener à la réalisation finale de l'oeuvre,
aujourd'hui." 
i say: who needs, which forces need a 'final realisation' of the work? The
requirement is as alien to me as is the requirement of 'evolution' to
contain progress. 
In fact, the parallel 

'evolution'/entropy qua entropy with 
'art'/entropy qua entropy 

for me can be drawn further and Deleuze's critique of entropic containment
is also applicable to discussions of 'art'. The brackets serve the same
purpose of pointing to the reductionism present in dealing with 'evolution'
biophilosophically as with 'art' whatsyoumightcallitically. So ofcourse you
cannot valorise 'avant-gardist art', but you can read/use it like Deleuze
read/used Weismann, no need to throw away the work, in fact there may be no
justification in denying it.

4. in referring to Deleuze's reinstatement of the ontological, quite
correctly, to 
'beaucoup de malentendu à propos de l'exploitation 
systématique de la philosophie de Deleuze, à l'effet d'applications 
théoriques regardant le web et le numérique. Car c'est probablement plutôt 
un philosophe de la métaphysique - critique de la métaphysique et de ses 
dépassements - qui installa la sienne propre. Et en fait, rien à voir avec 
le web.' 
you conclude that this has nothing to do with the web. That i think is
wrong. Because i think the web, and in its broader context, Bruno's BPSC is
taking its process there where you can only speak of it, address it in
ontological terms. That's why i keep looking in to it, anyway.

greetings,
dv @ Neue Kathedrale des erotischen Elends
http://www.vilt.net/nkdee


 
 

> -----Oorspronkelijk bericht-----
> Van: Aliette G. Certhoux [mailto:aliette@criticalsecret.org] 
> Verzonden: zaterdag 4 maart 2006 19:37
> Aan: soft_skinned_space
> CC: dv@vilt.net
> Onderwerp: Re: [-empyre-] Is Modernity our Antiquity? 
> -abriefhistoricaldivertissement
> 
> Hi ! Dirk,
> 
> " if we could speak French I said " and " yes do it! " you 
> said. So I try :
> Alors vous serez peut-être obligé de traduire ?
> 
> Si for this time I apologize to write mostly in French... 
> Next one I try to be mostly bilingual, as sometimes I did it 
> for the best.
> 
> En gros, je suis d'accord "à peu près" avec la position de 
> Christophe Bruno.
> 
> Mais désolée, Dirk, je ne pense pas qu'il y ait d'avant-garde 
> moderne possible, sans transcendance des utopies... Et cela 
> ne relève pas de Stephen King, ni de Dantec, ni de Philip 
> K.Dick, ni même de Orwell, ou encore, antérieurement Mary 
> Shelley ou Byron, même s'ils travaillèrent sur la question 
> pour en faire des romans, non des manifestes, et qu'à juste 
> titre ils font aussi référence populaire.
> 
> Dessous, je poursuis mon argumentation tout en situant des 
> exemples historiques que nous connaissons pour la plupart, 
> parce qu'ils permettent de baliser de façon partagée :
> 
> ----- Original Message -----
> From: "Dirk Vekemans" <dv@vilt.net>
> To: "'soft_skinned_space'" <empyre@gamera.cofa.unsw.edu.au>
> Sent: Friday, March 03, 2006 10:49 PM
> Subject: RE: [-empyre-] Is Modernity our Antiquity? 
> -abriefhistoricaldivertissement
> 
> 
> > Thank you, Aliette, for this engaging account of the historical
> > implications
> > of the Modern. I have some quick remarks:
> >
> > - you mention entropy as a key concept,applicable to a wide 
> variety of
> > processes.
> 
> Not only wide. But wide too and/or from the wide -that is exactly the
> approach of Pataphysics (Jarry was a mathematician) but 
> turning out the
> terms of entropy to the objective of create playing a
> poetic materialist absurd sentence: "l'ascention du vide par 
> la périphérie"
> can be "the marge climbing up the wide". Can be of us, on www ?:)
> 
> Pas seulement le vide mais d'abord le vide. Aussi le plein en 
> métaphore. Pas
> seulement applicable au vide - mais encore par le vide. C'est 
> exactement
> l'approche de la Phataphysique (Jarry était un mathématicien)
> quand elle inverse les termes de l'entropie dans l'objectif 
> de créer une
> phrase poétique matérialiste absurde- à la fois critique et 
> visionnaire - 
> telle : "l'ascention du
> vide par la périphérie". Est-ce de nous sur le www qu'il s'agit :)?
> 
> > I would (quite radically) oppose to it Deleuze's -equally
> > atheist- critique of entropic containment of form within an 
> 'organic' view
> > of evolution.
> 
> From my part I really talk of the scientific concept of 
> entropy in physical
> sciences for example :
> http://www-l2ti.univ-paris13.fr/~beghdadi/entroaz.htm 
> (anglophone link)
> 
> Pour ma part j'en reste au concept scientifique de l'entropie en
> thermodynamique et en Physique. Ce point de vue, on peut 
> l'exprimer non
> scientifiquement : l'entropie est un fait symétrique 
> contre-dialectique qui
> s'accroît aux dépens du composant qui le fonde (l'exemple primaire de
> l'entropie est celui d'un corps en mouvement, qui provoquant 
> un dynamisme de
> l'air innove une force d'inertie pouvant s'accroître avec la 
> vitesse du
> corps, jusqu'à empêcher son mouvement).
> 
> L'entropie n'est pas n'est ni matière ni forme, non seulement 
> son principe
> n'intéresse pas la forme mais de plus il peut en effectuer la 
> disparition -
> ou une disparition de l'effet attendu.
> 
> From this part entropy is a conter-dialectical fact of proper 
> movement of
> the bodies and of the things -in the environment as its dialectical
> component. It is not form nor matter it does not interest form but
> destruction of any forms by consequence. It is not a structure but the
> contrary of the structure. But it can destroy the structure by another
> intervenant growing up but coming from the movement itself.
> 
> L'avant-garde moderne est par définition toujours révolutionnaire, 
> expérimentale - et pure (donc cherche toujours sa ligne la 
> plus pure et 
> n'hésite pas à exclure, pour la représenter en cohérence voir 
> l'imposer).
> 
> Et tient toujours des actes publiés. Toujours en deuil d'un changement
> radical, nourisssant le suivant... Le costume de la modernité 
> est noir ou 
> blanc. Baudelaire dans les
> Salons dit à peu près: "Il s'avance en noir, le moderne 
> toujours en deuil 
> d'une
> révolution". Gropius surnommé : "Le chevalier d'argent"- blanc.
> 
> Elle avance le changement donc doit être capable de changer 
> elle-même, ou 
> alors de se
> dissoudre ... L'exemple le plus radical de la post-modernité
> européenne est en fait la dernière avant-garde moderne 
> révolutionnaire 
> historique : le situationnisme -
> surgi d'une rupture du mouvement "Cobra" (étant lui-même une 
> rupture du 
> surréalisme). Né de la fusion du Bauhaus
> imaginiste, du Lettrisme et du Comité psychogéographique de 
> Londres avant 
> même les années 5, même si les exploits commenceraient en 1952. Il
> s'est dissous lui-même avant la fin des années 60, en 
> laissant en outre des 
> opus de leurs revues trois livres francophones qui chacun a 
> sans doute un 
> auteur qui le signe - ou qui
> pourrait le signer : "traité de savoir vivre à l'usage des jeunes
> générations" - Raoul Vaneigem - ; "De la misère en milieu étudiant" -
> Mustapha Kayati (qui performa un happening à l'époque 
> scandaleux, travesti
> en nonne il fit l'ascention de la tour de la cathédrale de 
> Strasbourg -
> alors qu'elle était et demeure un lieu du culte) puis il fut 
> le héros de 
> l'appel à
> la radicalisation qui connut de nouvelles exclusions avant la 
> dissolution , 
> c'est lui qui conforta le
> radicalisme de Debord qui finalement écrivit : "La société du 
> spectacle",
> après la dissolution du collectif.
> 
> Mais ce furent d'abord les actes initiaux de Ivan Chtcheglov 
> et l'urbanisme
> unitaire de Constant qui représentèrent le génie critique et 
> la cohérence
> activiste du situationnisme dans la cité... et plus tard le mouvement
> Archigram à Londres (d'où a émergé Rogers). En architecture 
> il y a eu Coop
> Himmelblau (années 70/ 80).
> 
> Dans les années 70 Rem Khoolaas venant de AA School écrivit un livre 
> post-avant
> gardiste issu d'une recherche collective : "New York 
> delirius" ou l'image
> de l'entropie urbaine de New-York voit une réponse dans 
> l'auto-dévoration de 
> l'ouroboros
> et du cycle calendaire aztèque. Venturi avec ses étuidiants 
> on fait le livre
> sémiotique "Learning from Las Vegas". Coppola fut le 
> producteur/distributeur
> de "Koyaanisqatsi" (New age) : mais n'étant pas liés à l'engagement 
> révolutionnaire, (ni davantage les avant-gardes américaines 
> post-modernes), 
> ce n'étaient déjà plus des avant-gardes modernes au sens matérialiste 
> historique du terme. Avant-gardisme n'est pas Avant-garde.
> 
> L'autre avant-garde déterminante en France et en Europe, 
> juste après la
> dernière guerre mondiale, mais qui n'était pas une avant 
> garde artistique, 
> au
> contraire des situationnistes, c'est le mouvement "Socialisme 
> ou barbarie"
> fondé contre le stalinisme dès la Libération, et d'où
> émergea, pendant les années 50 et 60, la post modernité de 
> Jean François 
> Lyotard (qui fit partie de ce collectif avec Castoriadis et 
> Edgar Morin - 
> après qu'il ait quitté le
> Parti communiste -, et qui fut particulièrement critique sur la guerre
> d'Algérie - dont Lyotard était originaire). Enfin "Utopie" 
> inspiré par, mais 
> au défaut de Henri Lefèbvre : Baudrillard, Tonka, Auricoste, 
> Aubert, Stinco, 
> Jungman, Lourau...
> 
> Que dire des italiens, notamment le mouvement des 
> sémioticiens autour de
> Umberto Eco parmi lesquels se comptèrent des membres de Lotta 
> continua voir 
> des alliances
> Brigadistes. De même qu'à la tête du Vogue italien ou des 
> revues de design, 
> dans la mouvance de l'ancienne assistantre de Gregotti (architecte 
> communiste de la reconstruction italienne), Gae Aulenti : 
> dont on peut 
> considérer que par une lampe, dans une exposition de mobilier 
> en 1958, elle 
> inventa les attributs stylistiques de la post-modernité.
> 
> En France, il y avait aussi Semiotexte (avant la carrière de 
> Lotringer aux
> Etats-Unis) et le Cerfi avec la revue Recherche, où Guattari 
> Lotringer et
> Deleuze furent actifs, mais qui n'étaient pas des avant 
> gardes politiques à
> proprement parler, même si des politiques tel Negri y publiaient,
> étant financés par des institutions d'Etat. C'était de la recherche 
> institutionnelle avancée -réformiste.
> 
> Rien à voir avec l'avant-garde moderne en quête de ruptures.
> 
> > In fact Deleuze continually brackets the term 'evolution' in
> > order to 'give primacy to the dissolution of form and the 
> freeing of life
> > from entropic containment in organisms and 
> species'(Pearson, p.81 see
> > below).
> >
> 
> I have not read this part of Deleuze but it appears the 
> possible contrary in
> Darwin proposition which is one of the sources of the new 
> Biology. In which
> there is no contradiction from entropy to "fate [random] 
> selection", more :
> entropy is a component of the fate -random - selection as 
> life process ( or
> evolution would be only fatal -but it is not: it is evolution 
> "we know/ we 
> do not know").
> 
> But who said that evolution would be a progress ? No one -but yes:
> ideology -logical idea of a progressive march to the perfect 
> world ( voyez
> mon email précédent/ see my last email ): God, Utopia, and 
> the real Utopia.
> In reality Progress and Evolution are several, they are two 
> -two different
> things.
> 
> L'entropie c'est le corollaire du mouvement, comme mouvement 
> elle-même (
> process ), comme processus objectif sans désignation de 
> l'objectif ; la
> modernité c'est au contraire le changement incessant dans une 
> conception de
> progrès vers un but désigné à atteindre - donc le contraire.
> 
> Concevoir un projet sans compter son temps de mise en oeuvre 
> comme facteur 
> d'entropie, ne peut pas mener à la réalisation finale de l'oeuvre, 
> aujourd'hui.
> 
> Sous ce point de vue, il peut exister une autre façon de 
> regarder le concept 
> de modernité, que
> celui de Habermas, pour qui la modernité est "la chaîne 
> infinie de tradition
> en modernité" ; par exemple, on pourrait dire, tout au 
> contraire, que la 
> modernité
> soit un processus cyclique aléatoire, des ruptures 
> prescrivant la tradition,
> par effet de l'entropie de l'actualité dans le protocole de 
> la tradition. Et
> ici on aurait une toute autre définition de la modernité, que 
> celle liée au
> concept de progrès. Dans cette autre conception de la 
> modernité le progrès 
> serait
> plutôt remplacé par l'accident.
> 
> Ce pourrait même être une conception trans-avantgardiste de 
> l'avant-garde,
> que de provoquer des accidents, et là on pourrait relire le 
> body art, le
> sado-masochisme, le snuff, l'art criminel, les fashion 
> victims, jusqu'à 
> l'assassin de John
> Lennon ou plus gentiment Monika Lewinski, par là trouvant la gloire,
> jusqu'au terrorisme hacker, et pourquoi pas jusqu'au 
> terrorisme matériel 
> comme
> contestation radicale de la politique du pouvoir par la 
> guerre - d'une 
> certaine façon...
> 
> Ce pourrait être de l'avant-garde intégrant
> l'accident en place du progrès, mais ce serait de toutes façons la
> disparition de l'histoire habituellement prêtée à la modernité.
> 
> Donc par ces mots, je m'éloigne du concept historique de 
> modernité lié aux
> avant-gardes, dont j'ai fait une recension conceptuelle 
> rapide dans mon
> précédent email  ; mais pour autant ce n'est absolument pas 
> une proposition
> valorisée que j'en fais : c'est simplement une hypothèse 
> contre-logique et
> critique du concept de modernité, et je l'énonce sans affect.
> 
> >
> > - inasmuch as your account discredits the Avant-garde
> 
> Not at all but I tell of this history to a certain end : the end of
> Modernity ( examplication of the nature by the way of the
> thechnique -Engels-, industrial production process and 
> political economy
> more dialectical criticism of the political economy and so on... )
> 
> J'ai fait moi-même partie des atomes des dernières avant 
> gardes modernes
> (design / politique ) activistes dans les années 60, avant 
> 1968 ( à ce titre 
> je me
> trouve dans le dictionnaire mondial du design avec l'atelier 
> Eta 1 - je
> crois l'avoir déjà évoqué ici, mais c'est toujours amusant 
> d'y penser comme 
> j'ai déserté ce terrain ensuite). J'ai
> été aussi avant gardiste en matière de luttes politiques car 
> c'était une
> avancée conjointe et cohérente qu'on appelait la transparence - la
> transparence moderne de l'engagement politique, cohérent de 
> l'activité et de
> la création, comme du mode de vie, dans la société.
> 
> Ceci étant l'égal de la
> transparence de l'architecture moderne ou postmoderne pour sa 
> technique de
> construction, dont ces détails doivent rester visuellement 
> détachés des
> volumes construits : c'était aussi la leçon de Libera à EUR, 
> et cela avait
> été celle de Gropius à Dessau en 1926. Parce que la technique 
> et l'industrie 
> comme
> le corps humain étaient et seraient sains, propres et beaux, 
> et l'avant 
> garde devrait en rendre compte dans son aspect, dans ses 
> créations, dans ses 
> dicours.
> 
> Mais le contraire, dans la conception de l'accident, une fois 
> le processus
> historique du progrès dépassé, est également possible (nous 
> savons déjà le
> repérer dans notre environnement culturel et artistique 
> depuis plus d'une
> vingtaine d'années). Même si nous savons bien qu'il existe 
> encore parmi nous 
> des modernistes avant gardistes, dont des créateurs et 
> théoriciens connus, 
> qui souvent font acte dans les universités ou dans les 
> musées, parce qu'ils 
> présentent une rigueur des principes, l'intelligence ou l'art 
> les plus 
> maîtrisés, et donc qu'ils rassurent pour gérer les autres artistes.
> 
> Simplement à ce point de l'avant-gardisme, je pose une
> nouvelle question qui s'ajoute à celles que je posais à la fin de mon 
> dernier
> email : une fois dépassées les valeurs attribuées aux 
> avant-gardes et aux
> arts des avant-gardes (grâce au progrès technique comme 
> facteur du progrès
> social), quand le progrès a connu l'éclipse de son entropie
> effectuée en désastre écologique : alors, de quelle valeur en 
> l'avant-garde,
> et de quel espoir en sa singularité de vouloir toujours se 
> distinguer contre 
> les protocoles
> dominants, mais avec la reconnaissance institutionnelle, s'agit-il ?
> 
> Et aussi, y a t'il toujours valeur ? Dans le cadre
> de la mutation de l'économie politique en économie de marché, 
> il me semble
> que non.
> 
> Donc je ne vois pas pourquoi il faudrait absolument se forcer 
> à valoriser
> l'avant-garde, ou l'art, après la disparition des attributs 
> symboliques de 
> la
> modernité - liés au progrès. Sinon : le marché d'un logo, 
> d'une marque,
> dits "modernité", avec les signes par exemple de la technique 
> - ou de l'art
> criminel comme distinction dans la citoyenneté après la perte 
> du progrès
> social.
> 
> Sauf à réaliser culturellement et socialement le matérialisme par
> l'entropie du mal radical ( le non sens ou le retournement du 
> sens en son
> contraire ), et en quelque sorte nous avons eu des auteurs 
> avant-gardistes
> pour l'avoir imaginé possible : Sade, James, Huxley, 
> Huysmans, Klossowski,
> Bataille, etc.
> 
> Est-ce bien cela que nous voulons réaliser parmi, avec, et 
> pour les autres?
> 
> Deleuze n'a jamais fait partie de l'avant garde 
> révolutionnaire avant 68 et 
> après :
> he is exactly the man of overpassing marxism and post
> marxism by his personnal philosophical work. Deleuze is 
> notmodern - he was 
> never modern. But we cansay that he is trans-moderne. Sa 
> philosophie du 
> réseau a installé le dispositif emblématique des années succédant aux 
> modernités, c'est d'ailleurs ce qu'il partage avec Guattari.
> 
> Il reste peut-être beaucoup de malentendu à propos de l'exploitation 
> systématique de la philosophie de Deleuze, à l'effet d'applications 
> théoriques regardant le web et le numérique. Car c'est 
> probablement plutôt 
> un philosophe de la métaphysique - critique de la 
> métaphysique et de ses 
> dépassements - qui installa la sienne propre. Et en fait, 
> rien à voir avec 
> le web. Enfin, il faudra sans doute quelques années pour s'en 
> dégager, afin 
> de lui restituer son lieu philosophique propre, majeur - 
> disait Derrida de 
> Deleuze dans le texte "désormais j'irai seul.." où il lui 
> rend hommage.
> 
> 
> Voici un des textes fondateurs du situationnisme quoique 
> publié seulement 
> dans le N°3, qui est très clair sur la
> fin de la modernité matérialiste historique de l'art, 
> puisqu'il s'intitule
> "Le sens du dépérissement de l'art" - prémonitoire de quelque 
> chose qui 
> n'enfinirait pas de finir (?)
> IS #3 - Comité de Rédaction :
> Constant, Asger Jorn, Helmut Sturm, Maurice Wyckaert
> 
> 
> " Le sens du dépérissement de l'art
> 
>   La civilisation bourgeoise, maintenant étendue à l'ensemble 
> de la planète,
> et dont le dépassement n'a encore été accompli nulle part, 
> est hantée par
> une ombre : la mise en question de sa culture, qui apparaît dans la
> dissolution moderne de tous ses moyens artistiques. Cette dissolution 
> s'étant
> manifestée d'abord au point de départ des forces productives 
> de la société
> moderne, c'est-à-dire en Europe et plus tard en Amérique, 
> elle se trouve
> être depuis longtemps la vérité première du modernisme occidental. La
> libération des formes artistiques a partout signifié leur 
> réduction à rien.
> On peut appliquer à l'ensemble de l'expression moderne ce que 
> W. Weidlé
> écrivait en 1947, dans le numéro 2 des Cahiers de la Pléiade 
> à propos de
> Finnegan's Wake : « Cette Somme démesurée des plus 
> alléchantes contorsions
> verbales, cet Art poétique en dix mille leçons n'est pas une 
> création de 
> l'art
> : c'est l'autopsie de son cadavre ».
> 
>   Les critiques réactionnaires ne manquent pas de signaler, 
> pour soutenir
> leur stupide rêve d'un retour aux belles manières du passé, 
> que derrière la
> floraison inflationniste de nouveautés qui peuvent servir une 
> seule fois, la
> route de cette libération ne mène qu'au vide. C'est Émile 
> Henriot notant (Le
> Monde, 11-2-59) : « Le tour, maintes fois signalé déjà, qu'a pris une
> certaine littérature d'aujourd'hui, dans la direction 
> "langage de formes" à
> l'usage de littérateurs spécialisés dans l'exercice d'une 
> "littérature pour
> littérateurs", à elle-même son propre objet, comme il y a une 
> recherche de
> peintures pour peintres chercheurs et une musique pour musiciens ». Ou
> Mauriac (L'Express, 5-3-59) : « Il n'est pas jusqu'aux 
> philosophes dont la
> leçon est que l'aboutissement du poème doit être le silence, 
> qui n'écrivent
> des articles pour nous en persuader, et qui ne publient des 
> romans pour nous
> prouver qu'il ne faut pas raconter d'histoire ».
> 
>   En face de ces moqueries, les critiques qui se sont choisis 
> modernistes
> louent les beautés de la dissolution, en souhaitant qu'elle 
> ne se poursuive
> pas trop vite. Ils sont embarrassés, comme Geneviève Bonnefoi rendant
> compte, sous le titre « Mort ou transfiguration ? » de la malheureuse
> Biennale de Paris (Lettres Nouvelles, numéro 25). Elle conclut
> mélancoliquement : « L'avenir seul dira si cette 
> "néantisation" du langage
> pictural, assez semblable à celle tentée sur le plan 
> littéraire par Beckett,
> Ionesco et les meilleurs jeunes romanciers actuels, prélude à 
> un renouveau
> de la peinture ou à sa disparition en tant qu'art majeur de 
> notre époque. La
> place me manque ici pour parler de la sculpture qui semble en totale
> désintégration. » Ou bien, abdiquant tout sens du comique, 
> ils prennent
> hautement le parti du quasi-néant en des formules dignes de passer à 
> l'histoire
> pour résumer l'indigence d'une époque, comme Françoise Choay 
> qui intitule
> élogieusement un article sur Tapiès : « Tapiès, mystique du 
> presque rien »
> (France-Observateur, 30-4-59).
> 
>   L'embarras des critiques modernistes est complété par l'embarras des
> artistes modernes à qui la décomposition accélérée dans tous 
> les secteurs
> impose sans cesse l'examen et l'explication de leurs 
> hypothèses de travail.
> Ils s'y emploient dans la même confusion, et souvent dans une 
> imbécillité
> comparable. Partout on distingue la trace, chez les créateurs 
> modernes, 
> d'une
> conscience traumatisée par le naufrage de l'expression comme sphère
> autonome, comme but absolu ; et par la lente apparition 
> d'autres dimensions
> de l'activité.
> 
>   L'oeuvre fondamentale d'une avant-garde actuelle doit être 
> un essai de
> critique générale de ce moment ; et un premier essai de réponse aux
> nouvelles exigences.
> 
>   Si l'artiste est passé, par un lent processus, de l'état d'amuseur -
> meublant joliment quelques loisirs - à l'état de l'ambition 
> prophétique, qui
> pose des questions, prétend donner le sens de la vie, c'est 
> parce que, de
> plus en plus, la question de l'emploi de la vie est 
> effectivement posée dans
> la marge de liberté déjà atteinte, et grandissante, de notre 
> appropriation
> de la nature.
> 
>   Ainsi la prétention de l'artiste dans la société bourgeoise 
> va de pair
> avec la réduction pratique de son domaine d'action réel vers 
> le zéro et le
> refus. Tout l'art moderne est la revendication 
> révolutionnaire d'autres
> métiers, qui sont au-delà de l'abandon des actuelles 
> spécialisations de 
> l'expression
> unilatérale en conserve.
> 
>   On sait les retards et les déformations du projet 
> révolutionnaire à notre
> époque. La régression qui s'y est manifestée n'a nulle part 
> été si évidente
> que dans l'art. Elle y fut d'autant plus facile que les classiques du
> marxisme n'avaient pas développé là une critique réelle. Dans 
> une célèbre
> lettre à Mehring, Engels notait à la fin de sa vie : « Nous 
> avons surtout
> mis l'accent, et nous étions obligés de le faire, sur la 
> manière dont les
> notions politiques, juridiques, et les autres notions 
> idéologiques, enfin
> les actions qui naissent de ces notions, dérivent des faits 
> économiques
> fondamentaux. Mais ce faisant, nous négligions le côté formel 
> - le mode 
> d'apparition
> de ces notions - en faveur du contenu. » À l'époque où s'est 
> constituée la
> pensée marxiste, le mouvement formel de dissolution de l'art n'était 
> d'ailleurs
> pas encore apparent. De même, on peut dire que c'est 
> seulement en présence
> du fascisme que le mouvement ouvrier a rencontré pratiquement 
> le problème du
> « mode d'apparition » formel d'une notion politique. Il s'est 
> trouvé peu
> armé pour le dominer.
> 
>   Les représentants d'une pensée révolutionnaire indépendante 
> manifestent
> eux-mêmes une certaine carence à tenir un rôle dans la 
> recherche culturelle
> d'aujourd'hui. Si nous envisageons les démarches, à bien des égards
> différentes, de philosophes comme Henri Lefebvre - ces 
> dernières années - et
> Lucien Goldmann, nous leur trouvons ce trait commun d'avoir assemblé
> beaucoup d'apports positifs, comme d'importants rappels à la vérité
> progressiste dans un moment où l'idéologie de la gauche se 
> perd dans un
> confusionnisme dont on voit bien les intérêts ; et en même 
> temps d'être
> absents ou insuffisants dans deux ordres de question : 
> l'organisation d'une
> force politique, la découverte de moyens d'action culturels. 
> Ces questions
> sont justement deux éléments essentiels et inséparables de l'action
> transitoire qu'il faudrait mener dès à présent vers cette 
> praxis enrichie 
> qu'ils
> nous présentent généralement comme une image extérieure, 
> entièrement séparée
> de nous, au lieu d'y être liée, par le lent mouvement de l'avenir.
> 
>   Dans un article inédit de 1947 (« Le matérialisme 
> dialectique est-il une
> philosophie ? »), recueilli dans son livre Recherches 
> dialectiques, Goldmann
> analyse très bien le résultat, dans l'avenir, du mouvement 
> culturel qu'il a
> sous les yeux, en écrivant : « . Comme le droit, l'économie 
> ou la religion,
> l'art en tant que phénomène autonome séparé des autres 
> domaines de la vie
> sociale, sera amené à disparaître dans une société sans 
> classes. Il n'y aura
> probablement plus d'art séparé de la vie parce que la vie 
> aura elle-même un
> style, une forme dans laquelle elle trouvera son expression 
> adéquate. » Mais
> Goldmann qui trace cette perspective à très longue échéance 
> en fonction des
> prévisions d'ensemble du matérialisme dialectique, n'en 
> reconnaît pas la
> vérification dans l'expression de son temps. Il juge 
> l'écriture ou l'art de
> son temps en fonction de l'alternative classique - 
> romantique, et il ne voit
> dans le romantisme que l'expression de la réification. Or, il 
> est vrai que
> la destruction du langage, depuis un siècle de poésie, s'est faite en
> suivant la tendance romantique, réifiée, petite-bourgeoise, 
> de la profondeur
> ; et, comme l'avait montré Paulhan dans Les Fleurs de Tarbes, 
> en postulant
> que la pensée inexprimable valait mieux que le mot. Mais 
> l'aspect progressif
> de cette destruction, dans la poésie, l'écriture romanesque 
> ou tous les arts
> plastiques, c'est d'être en même temps le témoignage de toute 
> une époque sur
> l'insuffisance de l'expression artistique, 
> pseudo-communication. C'est 
> d'avoir
> été la destruction pratique des instruments de cette 
> pseudo-communication,
> posant la question de l'invention d'instruments supérieurs.
> 
>   Henri Lefebvre (La Somme et le Reste) en vient à se 
> demander « si la crise
> de la philosophie ne signifie pas son dépérissement et sa 
> fin, en tant que
> philosophie », en oubliant que ceci fut à la base de la pensée
> révolutionnaire depuis la onzième Thèse sur Feuerbach. Il a 
> présenté une
> critique plus radicale, dans le numéro 15 d'Arguments, envisageant 
> l'histoire
> humaine comme la traversée et l'abandon successifs de 
> diverses sphères : le
> cosmique, le maternel, le divin, et aussi bien la 
> philosophie, l'économie,
> la politique et enfin « l'art, qui définit l'homme par des éclairs
> éblouissants et l'humain par des instants exceptionnels, donc encore
> extérieurs, aliénants dans l'effort vers la délivrance. » Mais nous
> rejoignons là cette science-fiction de la pensée 
> révolutionnaire qui se
> prêche dans Arguments, aussi audacieuse pour engager des millénaires 
> d'histoire
> qu'incapable de proposer une seule nouveauté d'ici la fin du 
> siècle ; et
> naturellement acoquinée dans le présent avec les pires exhumations du
> néo-réformisme. Lefebvre voit bien que chaque domaine s'effondre en 
> s'explicitant,
> lorsqu'il est allé au bout de ses virtualités et de son 
> impérialisme, «
> lorsqu'il s'est proclamé totalité à l'échelle humaine (donc 
> finie). Au cours
> de ce déploiement, et seulement après cette illusoire et outrancière
> proclamation, la négativité que ce monde portait déjà et 
> depuis longtemps en
> soi s'affirme, le dément, le ronge, le démantèle, l'abat. Seule, une
> totalité accomplie peut révéler qu'elle n'est pas la 
> totalité. » Ce schéma,
> qui s'applique plutôt à la philosophie après Hegel, définit 
> parfaitement la
> crise de l'art moderne, comme il est très facile de le vérifier en en
> étudiant une tendance extrême : par exemple, la poésie, de Mallarmé au
> surréalisme. Ces conditions, déjà dominantes à partir de Baudelaire,
> constituent ce que Paulhan appelle la Terreur, considérée par 
> lui comme une
> crise accidentelle du langage, sans tenir compte du fait 
> qu'elles concernent
> parallèlement tous les autres moyens d'expression artistiques. Mais 
> l'ampleur
> des vues de Lefebvre ne lui sert à rien quand il écrit des 
> poèmes qui sont,
> quant à leur date, sur le modèle historique de 1925, et quant 
> au niveau 
> d'efficacité
> atteint par cette formule, au plus bas. Et quand il propose 
> une conception
> de l'art moderne (le romantisme-révolutionnaire), il 
> conseille aux artistes
> de revenir à ce genre d'expression - ou à d'autres plus 
> anciens encore -
> pour exprimer la sensation profonde de la vie, et les 
> contradictions des
> hommes avancés de leur temps ; c'est-à-dire indistinctement 
> de leur public
> et d'eux-mêmes. Lefebvre veut ignorer que cette sensation et ces
> contradictions ont déjà été exprimées par tout l'art moderne, 
> et justement
> jusqu'à la destruction de l'expression elle-même.
> 
>   Il n'y a pas, pour des révolutionnaires, de possible retour 
> en arrière. Le
> monde de l'expression, quel que soit son contenu, est déjà 
> périmé. Il se
> répète scandaleusement, pour se maintenir aussi longtemps que 
> la société
> dominante réussira à maintenir la privation et la rareté qui sont les
> conditions anachroniques de son règne. Mais le maintien ou la 
> subversion de
> cette société n'est pas une question utopique : c'est la plus brûlante
> question d'aujourd'hui, celle qui commande toutes les autres. Lefebvre
> devrait pousser plus loin la réflexion à partir d'une 
> question qu'il a posée
> dans le même article : « Chaque grande époque de l'art ne 
> fut-elle pas une
> fête funèbre en l'honneur d'un moment disparu ? » Ceci est 
> également vrai à
> l'échelle individuelle, où chaque ouvre est une fête funèbre et
> commémorative d'un moment disparu de sa vie. Les créations de l'avenir
> devront modeler directement la vie, créant et banalisant les 
> « instants
> exceptionnels ». La difficulté de ce saut est mesurée par 
> Goldmann quand il
> remarque (dans une note de Recherches dialectiques, page 144) 
> : « Nous 
> n'avons
> aucun moyen d'action directe sur l'affectif. » Ce sera la tâche des
> créateurs d'une nouvelle culture d'inventer ces moyens.
> 
>   Il faut trouver des instruments opératoires intermédiaires 
> entre cette
> praxis globale dans laquelle se dissoudra un jour chaque 
> aspect de la vie
> totale d'une société sans classes, et l'actuelle pratique 
> individuelle de la
> vie « privée », avec ses pauvres recours artistiques ou 
> antres. Ce que nous
> appelons situations à construire, c'est la recherche d'une 
> organisation
> dialectique de réalités partielles passagères, ce qu'André 
> Frankin a désigné
> comme « une planification de l'existence » individuelle, 
> n'excluant pas
> mais, au contraire, « retrouvant » le hasard (dans sa Critique du
> Non-Avenir).
> 
>   La situation est conçue comme le contraire de l'ouvre 
> d'art, qui est un
> essai de valorisation absolue, et de conservation, de 
> l'instant présent.
> Ceci est l'épicerie fine esthétique d'un Malraux, dont il est 
> à noter que
> les « inteltectuels de gauche », qui s'indignent de le voir 
> aujourd'hui à la
> tête de la plus méprisable et imbécile escroquerie politique, 
> l'avaient
> auparavant pris au sérieux - aveu qui contresigne leur 
> faillite. Chaque
> situation, aussi consciemment construite qu'elle puisse être, 
> contient sa
> négation et va inévitablement vers son propre renversement. 
> Dans la conduite
> de la vie individuelle, une action situationniste ne se fonde 
> pas sur l'idée
> abstraite du progrès rationaliste (selon Descartes « nous 
> rendre maîtres et
> possesseurs de la nature »), mais sur une pratique de l'arrangement du
> milieu qui nous conditionne. Le constructeur de situations, 
> si l'on reprend
> un mot de Marx, « en agissant par ses mouvements sur la 
> nature extérieure et
> en la transformant. transforme en même temps sa propre nature ».
> 
>   Une thèse d'Asger Jorn, dans les conversations qui ont mené 
> à la formation
> de l'I.S., était le projet de mettre fin à la séparation qui 
> s'est produite
> vers 1930 entre les artistes d'avant-garde et la gauche 
> révolutionnaire,
> auparavant alliés. Le fond du problème est que, depuis 1930, 
> il n'y a plus
> eu ni mouvement révolutionnaire, ni avant-garde artistique 
> pour répondre aux
> possibilités de l'époque. Un nouveau départ, ici et là, devra 
> certainement
> se faire dans l'unité des problèmes et des réponses.
> 
>   Les obstacles évidents de l'actualité déterminent une 
> certaine ambiguïté
> du mouvement situationniste comme pôle d'attraction pour des 
> artistes prêts
> à faire tout autre chose. Comme les prolétaires, 
> théoriquement, devant la
> nation, les situationnistes campent aux portes de la culture. 
> Ils ne veulent
> pas s'y établir, ils s'inscrivent en creux dans l'art 
> moderne, ils sont les
> organisateurs de l'absence de cette avant-garde esthétique 
> que la critique
> bourgeoise attend et que, toujours déçue, elle s'apprête à saluer à la
> première occasion. Ceci ne va pas sans risque de diverses 
> interprétations
> rétrogrades, et même à l'intérieur de l'I.S. Les artistes de la
> décomposition, par exemple à la dernière foire tenue à 
> Venise, parlent déjà
> de « situations ». Ceux qui comprennent tout en termes de vieilleries
> artistiques, comme formules verbales anodines destinées à 
> assurer la vente 
> d'ouvrettes
> picturales encore plus anodines, peuvent voir l'I.S. déjà 
> parvenue à un
> certain succès, à une certaine reconnaissance : c'est parce 
> qu'ils n'ont pas
> compris devant quel grand tournant encore à prendre nous nous sommes
> rassemblés.
> 
>   Bien sûr, le dépérissement des formes artistiques, s'il se 
> traduit par 
> l'impossibilité
> de leur renouvellement créatif, n'entraîne pas immédiatement 
> leur véritable
> disparition pratique. Elles peuvent se répéter avec diverses 
> nuances. Mais
> tout révèle « l'ébranlement de ce monde », pour parler comme 
> Hegel dans la
> préface de la Phénoménologie de l'Esprit : « La frivolité et 
> l'ennui qui
> envahissent ce qui subsiste encore, le pressentiment vague 
> d'un inconnu sont
> les signes annonciateurs de quelque chose d'autre qui est en marche. »
> 
>   Nous devons aller plus loin, sans nous attacher à rien de la culture
> moderne, et non plus de sa négation. Nous ne voulons pas travailler au
> spectacle de la fin d'un monde, mais à la fin du monde du spectacle. "
> 
> 
> (a critique whose
> > validness is beyond doubt, i think) by referring to the inevitable
> > dystopian
> > outcome of its historically rooted fantasies of a utopian future,
> > including
> > the charades of the genius of art possessing a clearer view 
> of this future
> > because she posits herself closer to it, in the front 
> platoon fighting to
> > liberate mankind untsoweiter. Now this Avant-garde thingie is a very
> > sticky
> > business and one can easily read a weakened (or newly invigorated)
> > version,
> > a resistent viral strain of it in lyrical accounts of technological
> > achievements, but i think i won't be alone in stating i'm a bit past
> > caring
> > for it. Equally i'm not in the habit of indulging in doom scenario's
> > rising
> > from the capital-driven advance of technology, although i 
> try to be very
> > critical of the way it influences our thinking. But trying 
> to fight the
> > monster is engaging it from the very entropic point of view 
> that is at its
> > basis, so instead i'm more after dissolving it, in the 
> thick of things,
> > the
> > unretrievable moments that can be shared in mediated but 
> un-mediatised
> > performance, or a private, recursively defined construction 
> of meaning. It
> > is there that i try to find the liberating experience of 
> the actual, a
> > very
> > fluxus thing to say, probably...
> >
> > - so when the modern inspires us, becomes a corpus of 
> reference, it is not
> > in its historically defined content but rather a re-activation of
> > energies,
> > intensities on the level of singular artists, that you may find and
> > recognise as rhythms belonging to your own thinking, your own drive.
> > That's
> > why you might find me agreeing with a rather un-Schwitters 
> artist like
> > Pierre Boulez when he explains his use of Mallarmé:
> >
> > " If I'd found that in poems written in 500BC or in 
> Aeschylus, i'd have
> > made
> > reference to them and chosen texts from that time. The 
> 19th-century aspect
> > of Mallarmé is of no importance to me and is completely 
> relegated to the
> > background. He quite transcends this period. "
> >
> > For me the transcendence has nothing to do with any a 
> priori existent form
> > or ideal, and it doesn't refer to any macrocosmos i'd be 
> establishing for
> > the better fate of mankind, my Cathedral rather dissolves 
> any historical
> > connotation it has, only to hang on to the energy it 
> derives from it, the
> > élan that drove people to building the beauties. Sure, it 
> remains to be
> > seen
> > if one can avoid nihilism in this way, pomo driven to its 
> extreme as you
> > can
> > find in neoism, and if it can be brought to any relevance 
> in our society,
> > but those are extremely tough questions that should, imho 
> remain open
> > because your life  or the work itself will answer them. Ensuring the
> > openness of questions, being, i quote,
> >
> > 'focussed on the 'question-problem complex', that is, the 
> question of the
> > question (keeping the question open) is no longer simply 
> conceived as the
> > expression of a subjective state in the representation of 
> knowledge but is
> > the  'intentionality of Being par excellence'" (Pearson, 
> p.82 see below)
> >
> > that i consider quite sufficient an a(r)mour for art and 
> its practice. One
> > thing i'm sure of is that it helps in unmasking the 
> death-drive in the
> > organised 'crime'of utopian progress without the need of 
> any freudian
> > reductionism.
> >
> > greetings,
> > dv
> >
> > Dirk Vekemans, poet - freelance webprogrammer,
> > Central Authoring Process of the
> > Neue Kathedrale des erotischen Elends
> > http://www.vilt.net/nkdee
> >
> > References:
> >
> > Germinal life. The difference and repetition of Deleuze, 
> Keith Ansell
> > Pearson's excellent reading of Deleuze from a biophilosophical
> > perspective,
> > 1999,ISBN 0-415-18351-0
> > The Boulez quote: Pierre Boulez on his piece Pli selon Pli 
> in the booklet
> > accompanying the 2002 Deutsche Grammophon cd edition with soprano
> > Christine
> > Schäfer - DG471 344-2
> >
> >
> >> -----Oorspronkelijk bericht-----
> >> Van: empyre-bounces@lists.cofa.unsw.edu.au
> >> [mailto:empyre-bounces@lists.cofa.unsw.edu.au] Namens Aliette
> >> Verzonden: vrijdag 3 maart 2006 18:02
> >> Aan: soft_skinned_space <empyre@gamera.cofa.unsw.edu.au>
> >> Onderwerp: Re: [-empyre-] Is Modernity our Antiquity? -a
> >> briefhistoricaldivertissement
> >>
> >> Dear all,
> >>
> >> Sorry of my Anglophone resource as a pity;-)
> >>
> >> Can be we have to regard the side of dialectical materialist
> >> conception of the modern avant-gardes that refers to History
> >> for a part and to the Party for another part.
> >>
> >> But anyway in the modernity as the creation of a message by
> >> the venal or spiritual power using or manifesting Technique
> >> and as or through the communication as tribute to the
> >> progressive knowledge as/ or medium of orders (or of
> >> commands) to people -or public as society- : that is the 
> information.
> >>
> >> As Christina noticed, the modern story integrating a
> >> spectacular disposition of technique begins in the Middle
> >> Age. Specially Cathedrals which received the destiny of
> >> illustrated books from the modern technique associating the
> >> elevation of the building and the progressive power of human
> >> destiny on earth as a medium to reach the sublimation of
> >> divine (macrocosm and God).
> >> Sculpture was the representative iconography integrating as
> >> microcosm the religion and the new society to the people who
> >> did not know how to read writings - there were seasons,
> >> calendars, jobs, administration, power, religious and venal
> >> rituals in the cities as common culture, and so on...
> >> But as a progress (which is all different from antique
> >> civilizations which repeated the same to search Eternity).
> >>
> >> For a part we recall that technical progress is dialectically
> >> associated to the social progress till the Christian Bible
> >> until The capital in a same materialist vision ; from the
> >> part of Augustin as a former Gnostic when he invented utopia
> >> as the house of God not being built on earth, but if we
> >> regard in pertinence his text to another one on the expansive
> >> progress, the title of which is Ecclesiast, it means that the
> >> human society would try to recover the divine model on earth
> >> with the means of the realization of Utopia by working and
> >> inventing a singular power of the supra nature (the
> >> technique) to credit an equal model of Justice and of Peace
> >> thanks abundance. Same way the synthesis of the dialectical
> >> disposition between Utopia and Progress is given by the text
> >> the title of which is Apocalypse.
> >> Instead of according a moral disposition of the end from this
> >> text, it is possible to understand in it a  predictable
> >> metaphor of the philosophical modern concept of "Radical
> >> evil" (that ideas overpass their ethic structural pertinence
> >> when they reach the extreme point where they cannot be more
> >> developed by the mind itself) ; this can show a convergent
> >> atheist point where the realization of utopia cannot be
> >> realized on earth BUT its contrary. This being availably
> >> pertinent as now we know precisely of entropy.
> >>
> >> ( Entropy can be a key in matter of interference in cognitive
> >> structures of common process between both material and
> >> virtual process of executive decisions subjected to random
> >> strategies - the same in the living process as other human
> >> organizations based on a concept of technical progress -even
> >> expert administrative- ).
> >>
> >> Anyway Technique and Sciences as they are both the methods
> >> and the fields, and the matter and the thought of development
> >> to the expanding and economical production, ask a progress
> >> from themselves dialectically linked to the social progress
> >> out of themselves -both too in this concept of
> >> modernity.-
> >>
> >> In this strategy stays the modern Avant Gardes in every field
> >> but more in Art and Culture to the promotional ideas front of
> >> the creative happy few or to the large people (it depends of
> >> the choices of the Avant gardes) ; their way is to know of
> >> the new and of the past such as to decide or to show of
> >> opening renewal next time front of the advanced creative or
> >> front of the people...  by the way of creative demonstrations
> >> and expressive works. This way can be free as post-romantics
> >> of Art to Art wishing to be themselve apart of the society as
> >> "parias"- Fluxus was on this way apart not as parias but as
> >> pioneer of experimental directions.
> >>
> >> It can be more not from a choice but from an obligation of
> >> contracts depending of the power of the Party to communicate
> >> its political or economical line, that can be good for the
> >> communist society but never
> >> free;-) The new vocation of cultural and art of avant gardes
> >> in the "vectoral" society of nowadays is from a hand to be
> >> bought by the lobbies of techno sciences or by the vectors to
> >> active their visibility of marks and of research returning
> >> money to Art. From another hand other artists advance the
> >> popular projects from the decision of politics to their cities.
> >>
> >> In matter of politics it depends of the power ; you know of
> >> constructivism, of deconstructivism, and on social realism in
> >> USSR History but we never ask of the same movement of artists
> >> going to fascist powers -as Futurists and any Moderns made
> >> this historical choice in Italy, that could appear (but a
> >> fake) a pervert exception regarding degenerated Art concept
> >> of the Nazis.
> >> Vitalism was the same move from everywhere of the West; it
> >> was a concept of beauty of the sporting and healthy body in
> >> the modern architecture of the cities represented by the late
> >> book "Apollo in the democracy".. But Gropius was coming from
> >> the beginning of the century and was called by Van de Velde
> >> to order the new Bauhaus as a tribute to ethical progress of
> >> Industrial production for the grateful people. Where was
> >> merely any differences between all regarding the question of
> >> advanced modernity or just differences of the means ?
> >>
> >> The ethic question is both that one of the market and of the
> >> human rights - notably of freedom - to the contemporaneous
> >> artists (doubly post-modern when they still ask of modernity
> >> as this implicitly asks of avant garde), and that one of the
> >> progress but at first it is more of the progress to common :
> >> which progress can we pretend to bring for the best to public
> >> human societies of nowadays? Is technical progress stays
> >> linked to social progress in nowadays? From this point: who
> >> could still work to techno sciences or new political concept
> >> claiming it is to the best for the public, while knowing of
> >> the ethical cognitive problems that the past and the new
> >> History of modernity has learned to us?
> >>
> >> And if they are: which ones?
> >>
> >> I understand Thomas question if we regard the sense of
> >> modernity nowadays:
> >> what do we ask, what do we think, in modernity, when we say
> >> of contemporary acts as still possibly modern, at this point
> >> of the anthropologic an ethologic human history of the
> >> progress from the Judeo Christianist excess of the West in
> >> matter of productive working and money from the historical
> >> time of progress since Christ until Marx Lénine and Mao
> >> -through Hitler ( to follow Gropius -sorry: read Speer "In
> >> the heart of the 3rd Reich" on his job near the Nazi power
> >> that Elias Canetti himself quote same way that Hannah Arendt
> >> on Eichmann : "ordinary" and "performing" evils that would be
> >> followed by other effects after their own time after the war)
> >> Mussolini or
> >> (Eva) Peron...
> >>
> >> Really I apologize of my so bad anglophone language
> >>
> >> A.
> >>
> >>
> >>
> >>
> >> On 3/03/06 15:09, "Dirk Vekemans" <dv@vilt.net> probably wrote:
> >>
> >> > Yes and welcome to the discussion Thomas, i think your
> >> remark is very
> >> > essential to an understanding of the questions as they are
> >> put to us,
> >> > because they refer primarily to modernity as an aspiration
> >> detectable
> >> > within our feeling of contemporaneity, asking whether we still
> >> > acknowledge  the promise of what is modern as leading to 
> 'a common
> >> > planetary horizon'. I immediately took this to refer to
> >> questions of
> >> > validation of Modernist art, but there is no need to do so,
> >> although i
> >> > think it would be hard to ignore the accomplishments of
> >> Modernism and
> >> > its continuing power to define the field of modernity in 
> our vision.
> >> >
> >> > So, without any irony,  you could also take an industrially
> >> designed
> >> > tea-pot from the sixties as a starting point, asking
> >> yourself whether
> >> > we still want to be modern like that tea-pot wanted to
> >> appeal to the
> >> > aspirations of modernity present in the individuals taken
> >> 'en masse'
> >> > by the marketing machine of that time. And, certainly in graphic
> >> > design, you must be engaged in a constant re-defining of
> >> your personal
> >> > style, taking different positions with regard to
> >> whether/how you want
> >> > your design to express a feeling of the contemporary, 
> whether what
> >> > makes your design look up-to-date is a 'modernist'projection or a
> >> > nostalgic mirroring of a dissimulated past or a crack in
> >> the surface
> >> > of marketability or a replacement of all the 'or's'here
> >> with an 'and'.
> >> > As such any question of modernity may be more of a 
> design question,
> >> > with or without taking up the threads of the problematic
> >> status of the
> >> > design/art terms. The question reformulated to you as a
> >> designer would
> >> > then perhaps refer (again back to what wasn't immediately
> >> included) to
> >> > the corpus of modernist design as an 'antique' authority to
> >> be matched
> >> > or emulated in your present work. Thus, do you think of
> >> what you see
> >> > from modernist design in that way?
> >> >
> >> > Back in the art reservoir, i very much agree with Lucio's claim
> >> > (strengthened by Christiane's doubt that present works can
> >> be analysed
> >> > in the suggested terms) that we are more interested in the
> >> methods of
> >> > the Moderns, recycling those as creative processes instead of
> >> > attempting to dig up and take up the thread of their
> >> motivations where
> >> > post-modernism has buried them, or trying to emulate their
> >> works like
> >> > a capitalised Modernity/ Antiquity parallel would suggest.
> >> >
> >> > There wasn't any capitalisation in the original question
> >> though, more
> >> > a redoubling of the abstraction suggesting that we are riding the
> >> > hypermodern drive, referring to our modern aspirations as
> >> an antique
> >> > body-of-movements that we, hyping the hyperthing, attempt
> >> to surpass.
> >> > I tend to agree with Christiane here that such an
> >> incremental flight,
> >> > a continuation of levelling out to the limits of
> >> abstraction is hardly
> >> > the umbrella used by most contemporary artist. As such that
> >> remains to
> >> > be discussed, along with other lines initiated here.
> >> > dv
> 
> 
> 
> 





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